
A propos du ballet :
Vu sur Altamusica, par Gérard Mannoni
Vu sur Altamusica, par Gérard Mannoni
Vu sur Rêves Impromptus
"Mais c'est surtout Eve Grinsztajn que j'ai trouvée remarquable hier soir. Sa Manon du dernier acte, le visage défait et l'air hagard, était bouleversante. Elle nous montre vraiment de très belles choses ces derniers temps."
"Ce fut d'abord un duel de dames, avec deux performances de très haut niveau, celles d'Isabelle Ciaravola (Marguerite) et d'Eve Grinsztajn (Manon). L'affrontement spectaculaire du deuxième acte restera dans les mémoires, avec d'un côté Mlle Grinsztajn usant de tous les ressorts de la séduction pour "vamper" littéralement une Isabelle Ciaravola qui ne s'en laissait pas compter, rendant coup pour coup, ce qui avait pour effet de stimuler encore plus les ardeurs vénéneuses de Manon. [...] Chez les seconds rôles, on louera encore une fois la très belle incarnation de Manon due à Eve Grinsztajn, touchée de bout en bout par l'inspiration et la grâce. Florian Magnenet, Des Grieux discret, laissait d'ailleurs à sa partenaire tout loisir d'occuper les devants de la scène."
"En-dehors du couple principal, si je ne devais retenir qu'un seul nom de cette représentation, je donnerais sans hésiter celui d'Eve Grinsztajn en Manon. Car ce fut comme une apparition, et une apparition véritablement théâtrale sur la scène des Variétés, dans ce premier acte de La Dame aux camélias... Si la Manon dolente d'Isabelle Ciaravola montre peut-être plus d'abandon et de lyrisme dans l'interprétation du dernier acte, celle d'Eve Grinsztajn, en séductrice impérieuse et théâtralisée, n'en est pas moins marquante à l'échelle de ces séries de représentations programmées depuis l'entrée au répertoire du ballet. Fille, lorette ou courtisane, successivement Olympie et Manon, elle serait bien digne de gravir un échelon supplémentaire dans la hiérarchie des créatures aux plaisirs tarifés. En tout cas, voilà sans doute celle qui, dans le rôle principal, aurait pu renouveler d'intéressante manière les distributions de cette (dernière?) reprise du ballet de Neumeier à l'Opéra de Paris..."
"Et comment ne pas regretter Eve Grinsztajn dans le rôle titre ou tout autre rôle titre."
"Le "duel" avec la Manon toujours superbe d'Eve Grinsztajn tourna court. Là où Isabelle Ciaravola montrait une résistance hautaine et une fierté farouche, faisant de ce "combat de dames" le point culminant du ballet, Aurélie Dupont refusa tout bonnement la bataille : Manon, my darling, nous pourrions peut-être discuter de cela devant a nice cup of tea...? Face à cette inertie délibérée, Eve Grinsztajn adapta son jeu avec grande intelligence : plutôt que de mener une lutte sans adversaire, elle se fit tragédienne, dépeignant, par une pantomime poignante, le destin douloureux qui sera celui de Marguerite, encore insouciante dans l'instant présent."
"A chaque fois que je vois Eve Grinsztajn danser, je suis conquise. Une pure merveille que sa Manon, cruelle et maléfique d'abord (avec un maquillage très appuyé) puis, épuisée et mourante (d'une pâleur maladive, je ne la reconnaissais pas)."
"Avec ses longues lignes et ses attaches délicates, elle était une parfaite Manon XVIIIe. Ses lignes étaient acérées comme son regard dans le pas avec Marguerite lors de la confrontation avec le père d'Armand. Par contre, lorsqu'elle apparaissait après le pas de deux en noir, déjà mourante, ces mêmes lignes prenaient des inflexions plus douces et romantiques. Cette créature détestable devenait tout à coup le double touchant de Marguerite."
"Eve Grinsztajn a été sublime en Manon. Très cruelle au début elle fini complètement épuisée et abbattue à l'acte 3. La progression est impressionnante, on ne dirait pas la même personne..."
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